La Difficulté Maternelle, par Maman Blues
Aujourd'hui, je laisse la parole à l'association Maman Blues. Grace à elle, j'ai découvert les troubles pouvant accompagner la maternité qui ne se limitent pas au fameux baby blues, terme trop souvent utilisé à tord. Elise et Pascale ont eu la gentillesse de faire ce billet pour faire le point sur les différentes formes de difficultés maternelles et je les en remercie.
N'hésitez pas à visiter leur site et son forum : http://www.maman-blues.fr/ ou leur page Facebook ! Vous y trouverez des informations, des témoignages, de l'aide...
Bonjour à toutes et à tous,
D'abord merci à Erwann de nous permettre la publication de ce billet sur les remaniements psychiques de la maternité.
Chez Maman Blues, association d'usagers à but non thérapeutique de soutiens et d'échanges, nous évoquons sous le terme "difficulté maternelle" tout ce qui est mis en branle d'ordre psychique, autour de la naissance d'un enfant. Il est essentiel de comprendre que devenir mère est un réel bouleversement qui peut mener à des questionnements, qui peut réveiller une histoire familiale lourde ou non d'ailleurs, qui peut remettre en cause l'être humain tout entier. Malgré les diagnostics et les traitements médicamenteux, LA thérapie est un cadeau que l'on se fait à soi pour comprendre mais surtout pour mettre des mots sur ses maux.
Parlons diagnostics puisque souvent une étiquette est apposée à la souffrance de chaque mère.
N'oublions pas que le temps du prénatal peut être un moment de souffrances assez importantes.
On parle de dépression anté natale à prendre en compte dans la relation qui va s'instaurer entre la mère et son bébé. Les femmes enceintes peuvent être prises en charge dans certaines unités mères enfants (UME). Les unités accueillent aussi la dyade mère enfant en général jusqu'a l'âge de la marche.
À la naissance de l'enfant, on entend parler de baby blues à tout bout de champ comme si ce blues du 3ème jour était systématique, obligatoire. Il touche une femme sur deux et ne s'étale pas au delà des quinze premiers jours après l'arrivée du bébé.
Au delà de cette période, si le mal être persiste, on va évoquer la dépression du post-partum (dpp) qui touche 10 à 20% des jeunes accouchées.
Derrière ces symptômes devra découler un travail de fond chez un professionnel(e) sensibilisé(e).
Mais on évoque très rarement la psychose puerpérale, une déstructuration provisoire qui touche une à deux femmes sur mille. Le délire qui s'y rattache est une tentative de survie, une issue de secours face un événement qui déborde le psychisme de la mère.
Les phobies d'impulsion restent aussi de l'ordre de l'indicible. Les jeunes mères ont des visions déstabilisantes, souvent violentes mettant en scène leur bébé ou leurs proches. Ces visions sont le reflet d'angoisses profondes, le cerveau ayant trouvé ce seul moyen pour les exprimer.
Ces manifestations spectaculaires et anxiogènes ne précipitent pas pour autant celle qui les traverse dans la "folie", mais nécessitent un suivi vigilant, qui pourra, comme les autres formes de difficulté maternelle, déboucher sur une reconstruction et une renaissance.
Le lien maman-bébé peut aussi peiner à émerger sans que la mère présente de tableau dépressif, mais non sans souffrance profonde chez elle et parfois chez le bébé. Là encore, la psychothérapie, parfois conjointe, apporte une aide décisive.
Nous espérons avoir apporté à chacun(e) un éclairage sur les différentes expressions entourant la difficulté maternelle.
Pascale et Elise pour le bureau Maman Blues